A peine revenu de mon escapade croate avec mes compagnons de
route, je n’ai qu’une envie : remettre le couvert ! Il faut dire que je n’ai pas senti la moindre
fatigue des 4 200 Km parcouru sur les belles routes baltiques !
On m’avait souvent parlé du Club Moto 80, allons voir !
Je clique sur l’onglet programme. En deux « scroll » l’écran
m’affiche une photo magnifique du célèbre Stelvio ! Voilà une belle destination que je ne connais
pas ! Aussitôt dit aussitôt fait,
j’exécute un premier paiement pour être membre et un deuxième pour l’acompte du
voyage dans les Dolomites !
La moto tourne comme une montre suisse et tout en rêvant aux
paysages italiens et a cette nouvelle aventure, j’offre un petit
lustrage à ma GS!
Le départ est prévu le samedi 6 septembre 2014.
>>>> Un conseil en fin d'article ! <<<<
Je ne connais personne et je m’attends à faire le premier
Leg tout seul… à mon rythme.
Le rendez-vous est à 9 h 00 à la station de Wanlin pour
valider sa présence. Je n’ai pas besoin
du road book car j’ai reçu, deux jours avant le départ, celui-ci en version
papier et gpx pour mon Garmin. Je croise
quelques regards et reconnais Jean-Marie avec qui j’ai fait le tour de Corse en
2008.
Je décide de ne pas traîner car l’étape est longue :
450 km dont 146 d’autoroute. Le soleil
est de la partie après la dissipation d’une brume épaisse.
Je comprends vite que je ne suis pas vraiment
seul ! Plus les kilomètres tournent
au compteur, moins il y a de plaques belges sur la route. Les quelques motards que je côtoie ne peuvent
qu’être du Club. Je mémorise quelques motos
en retenant les plaques d’immatriculation, le look des pilotes et bien sûr le
type de machine qu’ils pilotent avec dextérité.
Après les 146 km d’autoroute, le track nous invite à
rejoindre de petites routes bien sympathiques au tracé ondulant question
de ne pas avoir un pneu plat ! Je
prends plaisir à suivre la trajectoire et croise mes nouveaux compagnons de
route, tantôt au bord de la route pour prendre une photo, tantôt à une terrasse
au milieu d’un village. Le paysage
devient montagneux et le ciel s’assombri !
Il y a même des éclairs ! Au
loin je vois une belle éclaircie d’un bleue lumineux. Dois-je mettre ma combi de pluie ou est-ce
que je prends le risque d’y croire ?
De caractère fonceur, je décide de continuer en me disant que s’il y a
des gouttes, elles ne seront pas très grosses ! Erreur, j’étais à peine lancé à l’ascension d’un
col, entouré de forêts de pins, que non seulement les gouttes sont grosses mais
abondantes ! Je me suis fait
littéralement rincer. Malgré la buée et
les nombreuses gouttes sur ma visière, je distingue des motards planqués sous
les arbres pour certains et pour les plus chanceux, sous un abri pour marcheur ! Inutile de s’arrêter, je suis trempé et avec
l’éclaircie qui suit et le vent généré par la moto, je devrais sécher
rapidement d’ici quelques kilomètres.
C’est le cas, après une bonne demi-heure me voilà sec. Cela tombe bien, l’hôtel n’est plus qu’à
quelques encablures. J’arrive à l’étape
sous un ciel à nouveau plombé ! Le
temps de décharger mes bagages et les gouttes se fracassent sur mon carénage rouge.
Georges, un ami motard, m’a renseigné deux personnes
question de sympathiser dès le premier soir.
Se poster près de l’accueil est un bon plan pour retrouver ces deux
personnes. C’est chose faite, il s’agit
de Victor et Daniel. On se retrouvera à
table pour faire plus ample connaissance.
Avant de rejoindre les bras de Morphée, mes deux nouveaux amis
m’invitent à rouler avec eux demain.
Reste mon binôme de chambre… de qui s’agit-il ? Il s’agit du bien sympathique
Axel ! Charmant motard qui participe
une ou deux fois l’an à des balades du Club Moto 80. Cette première journée est déjà remplie de
rebondissements et de nouvelles rencontres.
Je m’installe au hasard des places libres et découvre de
nouvelles têtes. Après quelques échanges
d’information, je prends congé de ce groupe et charge ma moto restée sur une
pelouse bien verte.
Nous quittons l’hôtel de Donaueschigen (D) pour rejoindre
Solda en Italie. Le soleil est de la partie et l’étape sera magnifique à
commencer par les rives du Bodensee (lac de Constance). Vu la météo clémente nous avons droit à un
balai de Dirigeables dans le ciel… ceci s’explique par la proximité du musée consacré
à l’histoire du Zepplin à Friedrichshafen.
Nous faisons un break au bout du lac pour admirer celui-ci et la petite
île de Lindau. Par effet de ricochet, je
sympathise avec de nouvel têtes; Louis, Xavier et Jean-Marie.
Peu avant la frontière autrichienne, on se fait une terrasse et avalons
un bon spaghetti ou une salade pour certains.
La digestion sera rapide car nous courons d’une librairie à l’autre
Nous continuons sous un magnifique soleil
pour attaquer les premiers cols. Nous
passons la frontière italienne pour réaliser encore 50 km afin d’arriver à
notre hôtel situé au pied du Stelvio.
Celui-ci nous accueillera pendant trois nuits avec tout le confort d’un
cinq étoiles. Le dîner est fixé à 19 h
30.
Les deux jours suivants 8
et 9 septembre vont être magiques ! Non seulement le décor est fabuleux mais les routes impressionnantes
dont le fameux Stelvio que nous sillonnerons dans les deux sens ! J’ai quitté le groupe d’amis pour faire
équipe avec mon binôme de chambre, Axel.
Celui-ci roule avec le premier modèle de la GS ! J’adore cette moto avec ces deux petits
phares ronds à l’avant et son gros réservoir.
Il nous faut dix kilomètres pour se retrouver au pied du plus haut col
routier d’Italie : le Stelvio, avec plus de soixante virages en lacets. Nous entamons ce col mythique que tout motard
se doit d’avoir fait ! Il y a une
certaine atmosphère qui se dégage sur ce bitume.
Après quelques virages, Axel et
moi, quittons la route pour admirer le paysage et prendre quelques
clichés.
Un rassemblement de voitures Triumph se lance aussi dans l’ascension. Nous croisons régulièrement les motards du Club Moto 80. J’adore cette formule.
Nous vivons chacun la journée selon notre rythme, nos intérêts tout en sachant que nous ne sommes pas seul ! Et qui plus est l’organisation propose une assistance mécanique très compétente et présente tant sur le terrain qu’aux étapes.
Après quelques achats au sommet du Stelvio, Axel et moi continuons notre périple en passant par Molina, Bormio, Ponte Di Legno, Vermiglio, Lana et Marling, Glorenza, Resia, Nauders, Scuol, St Moriz, Livigno, Bormio et enfin Solda. Au total 260 km pour le lundi 8 et pareil pour le mardi 9 où nous réaliserons un autre parcours qui nous fera descendre le Stelvio afin de rejoindre notre bel hôtel. 520 km de pur bonheur dans une nature magnifique. A faire absolument si vous être dans le coin.
Nous continuons vers Bolzano,
capitale du Haut-Adige. A la fois très tyrolienne par la langue allemande et ses décors mais aussi son art de vivre italien. Soudain je m'aperçois que Daniel a disparu de mes rétroviseur et ce depuis un petit bout de temps ! J’ai « perdu » mon binôme.
Je continu donc seul pour franchir le dernier col avant
notre nouvel hôtel. Le ciel s’assombri
mais, avec mon optimisme légendaire, je ne m’inquiète pas et j’imagine que ce n’est
que passager… une petite ondée ! Je
prends même le temps de faire un plein pour partir sans stress le
lendemain. J’attaque donc le dernier col
avant l’arrivée. J’aperçois de plus en
plus le faisceau de mes phares sur la route… signe que le ciel devient de plus
en plus menaçant.
De fait, de grosses
gouttes commencent à tambouriner mon casque et quelques virages plus loin c’est
le déluge accompagné d’éclairs ! Il
est tard et je pense être le dernier car c’est l’heure du repas ! Là je me sens seul dans un orage violent que
les parois rocheuses amplifient.
Je
roule à 20 km/h pas pour l’adhérence de mes pneus mais peur d’être foudroyé ! J’ai allumé tous mes feux, tant à l’avant qu’à
l’arrière. Dans mon retro au loin, j’aperçois
deux points lumineux. Ceux-ci se
rapproche méchamment vite, ce sont deux compagnons de route. Je ne suis donc pas le dernier. Ces deux jeunes motards ne se soucient guère
des orages et foncent. J’emboîte le pas
et arrivons à l’hôtel sain et sauf mais trempés. Axel vient m’accueillir et m’aide aussi a transporter les bagages.
Le temps de me
changer et me voilà à table avec toute la bande. Après une épreuve, vous appréciez deux fois
plus ces moments de convivialité. Ca
fait chaud au cœur ! Un petit
digestif s’impose question de bien terminé cette journée rebondissante. A cette occasion j’ai le plaisir de faire
connaissance avec le Boss; Luc Paquier.
Et comme une surprise n’arrive pas seule, j’ai la chance d’immortaliser
une autre rencontre : Morgan Freeman !
Au programme du Jeudi
11 et vendredi 12 septembre, deux boucles de 200 km autour de Corvara. Je réaliserai ces deux legs avec Axel et
Daniel en n’oubliant pas que régulièrement nous croiserons nos autres amis
motards. Ce sera le cas au break de
midi, à Padola après avoir traversé les villages comme San Vigilio, Valdaora,
Lago Di Braies et Dobbiaco. Après une
escalope milanaise taille XXL, nous nous mettons en selle en direction de
Cortina D’Ampezzo, capitale des Dolomites.
Très belle petite station de ski qui mérite que l’on s’y attarde un peu.
C’est dans un minimarket entouré de
boutiques de luxe, que j’achète une bouteille de grappa pour nos deux derniers
soirs. Le vendredi m’emmènera au sommet
du col « Passo Di Giau » en
passant par Pocol, Selva Di Cadore, Agoro, Caprile et Corvara.
Samedi 13 septembre la séparation des groupes doit s’opérer
car le programme du Club Moto 80 proposait deux circuits. C’est ainsi que je quitte tous mes compagnons
qui irons vers la Slovénie pour 3 jours.
Comme au premier jour, je réalise la route comme un loup solitaire,
prenant le temps de mémoriser les paysages impressionnants, la nature fabuleuse,
respirer l’atmosphère, prendre les derniers clichés d’une région tellement cosmopolite !
Le séjour était trop
merveilleux pour qu’un incident vienne gâcher la fin du voyage ! En descendant le col du Passo Giovo, un
motard en « supersport » fonce littéralement sur moi pour décrocher
ma valise ! Je n’ai toujours pas
compris pourquoi il n’a pas tenté de modifier sa trajectoire ou de
freiner. Pour ma part, j’étais au milieu
de ma bande et coincé entre la paroi rocheuse et ce motard devenu un obstacle
dangereux. L’accrochage est inévitable,
j’en suis conscient et me prépare a minimiser les dégâts. Après l’impact, celui-ci continue sa route
alors que mes vêtements sont répandus sur la route et ma valise de gauche
complètement explosée. Pour une raison
inconnue, le gars revient 15 min. plus tard et souhaite faire un constat « à
l’amiable » chacun dans notre langue.
De retour je traduis sa version qui dit que c’est moi qui suis sorti de
ma trajectoire ! On n’est pas
couché ! En effet nous sommes 6 mois plus tard et la compagnie adverse propose 50/50 ce que je refuse !
Conclusion de cette situation, si vous roulez en bande restez
raisonnablement "groupir" et surtout en cas d’accrochage ou d'accident, portez-vous comme
témoin et non comme ami ! Ainsi votre témoignage rendra le constat d'accident plus crédible !
Hors mis cet incident, j’ai apprécié l’organisation du Club
Moto 80 pour notamment sa flexibilité, son organisation et son assistance. La formule est excellente que vous soyez motard
isolé, en couple ou que vous recherchiez des performances ou des
sensations. Merci à Luc.
David






